Dans la tanière du tigre

Le site littéraire de Nicolas Idier
L'Etoile Sollers
Nous étions liés par la Chine. Lui, l'ancien directeur de la revue Tel Quel qui découvre en 1974 les grottes de Longmen et "la disposition du corps chinois par rapport au langage et à l'écrit". Moi, l’étudiant en thèse sur Simon Leys avec lequel il s'était finalement réconcilié. Il m'avait montré, si joyeux, une reproduction d'une peinture de Shitao qu'il gardait sous la main. Des pivoines. Il fut l’éditeur de mon deuxième roman : La musique des pierres. C’est lui qui accepta, à quelques heures de l’envoi à l’imprimeur, d’apposer sur la couverture beige de sa collection L’Infini, aux éditions Gallimard, le titre chinois calligraphié au pinceau par Liu Dan.
 
Philippe Sollers a rejoint l’Etoile des Amants. Lui, l’anglophile passionné, a choisi la nuit d’avant le Couronnement. Ce voyageur du temps a rejoint son Paradis la nuit même de Vesak, pleine lune du mois de mai, où le Bouddha atteint l’Illumination. Illuminations, qu’il n’a jamais cessé de lire, nous offre cette fleur que je dépose aujourd’hui avec une tristesse infinie :
 
« La main d’un maître anime le clavecin des prés. »
 
Sollers à Longmen