PRESSE
Une boîte de nuit à Calcutta
de Makenzy Orcel & Nicolas Idier : frères de plume
Une boîte de nuit à Calcutta
Pour ma part, je préfère celui qui plonge le nez de son lecteur dans la plaie
à celui qui se donne pour mission de l’éduquer, ou l’amuser.
Par Frederic L'Helgoualch
Publié le 9 mai 2019
Voilà qui donne le ton.
Deux écrivains : Nicolas Idier (´La musique des pierres’, ‘Shanghai’), auteur érudit, sinologue, cumulant les postes à responsabilité en Chine, en Inde, à Angoulême; Makenzy Orcel (‘Les Immortelles’, ‘Maître-Minuit’), figure majeure de la littérature haïtienne, intense, imprévisible, Colère et Poésie réunies. Deux globe-trotters invétérés, par obligation professionnelle, oui, mais aussi sans doute guidés chacun par le besoin impérieux d’embrasser les soubresauts perpétuels du monde, de les ressentir intimement, les transmuer. Ils se retrouvent - pour une fois statiques au même endroit - dans une discothèque bondée de l’ancienne capitale indienne. Mais la foule électrisée, la musique criarde, l’ambiance festive empêchent ce soir-là l’échange attendu. Qu’à cela ne tienne ! Ce qu’ils ne se sont pas dit cette nuit-ci, ils se l’écriront demain.
Avec « Une boîte de nuit à Calcutta », Nicolas Idier et Makenzy Orcel embrassent le monde à quatre mains
Le Français Nicolas Idier et l’Haïtien Makenzy Orcel, écrivains trentenaires,
font converger leurs imaginaires dans un livre, par-dessus le bruit et par-delà la distance.
Par Zoé Courtois (Collaboratrice du Monde des livres)
Publié le 01 juillet 2019
Calcutta (ou Kolkata), en Inde, la nuit. BHASKAR KRISHNAMURTHY/ROBERTHARDING/PHOTONONSTOP
Petit monde que celui des écrivains. Nicolas Idier (Nouvelle jeunesse, Gallimard, 2016) et Makenzy Orcel (auteur des Immortelles, Mémoire d’encrier, 2010, et de L’Ombre animale, Zulma, prix Littérature-monde et prix Guilloux 2016) en savent quelque chose. Après s’être rencontrés à Pékin, s’être retrouvés çà et là au gré des accointances communes, des festivals littéraires et tout simplement des hasards, les voilà réunis à Calcutta, en Inde. Mais impossible de converser dans l’assourdissante boîte de nuit où les deux camarades sirotent un gin tonic. D’où la proposition de l’un d’eux : « Alors écrivons ! »
S’ouvre alors une étrange correspondance où se mêlent en un bric-à-brac analyses socio-économique du marché du livre, confidences biographiques, réflexions philosophiques et fictions. Littérature épistolaire ? Pas vraiment. « Je ne suis pas sûr qu’on s’écrive des lettres », note Makenzy Orcel. Le coq-à-l’âne fertile et joyeux de ces textes (qui bien souvent ne se répondent ni même ne se suivent) ne constitue pas vraiment un échange linéaire et policé.
L’objet réel du livre : faire se heurter – bien plus que correspondre – deux visions singulières, chacune d’un côté de la planète (Idier vit en Inde et Orcel entre Haïti et la France). Observer de manière quasi scientifique le jeu entre celles-ci. Et reconstituer, ensemble, à partir des bris éclatés et des inévitables hiatus de points de vue, une image du monde.
A la découverte de l'Inde
avec l'écrivain Nicolas Idier
Philippe Gougler - Et si on partait
20 juil. 2021