NOUVEAUTÉ

Matignon la nuit

Alors qu’en désespoir de cause, des migrants escaladent des éoliennes dans le nord de la France, au premier étage du 57, rue de Varenne, un conseiller technique à bout de nerfs tente en vain d’écrire le discours qui sera prononcé le lendemain par le Premier ministre. Que peuvent les mots face à la souffrance de ces rescapés du pire ? À mesure que la nuit s’épaissit, le réel et le rêve s’enchevêtrent, jusqu’au vertige...
Nicolas Idier entraîne son lecteur dans une spirale romanesque au rythme effréné. Tantôt « enfer », tantôt « lessiveuse », habité de fantômes illustres et de marabouts en tout genre, Matignon devient sous sa plume le grand révélateur des caractères.
Une insomnie tendre et truculente, qui nous fait accéder à la dimension intime de l’expérience politique.

Un roman drôle, grave et actuel, qui nous nous rappelle que la politique est un voyage au fond de soi-même.

AGENDA

PRIX

Matignon la nuit, sélectionné au Prix Maison Rouge 2024

Nouvelle jeunesse, lauréat du Printemps du roman en 2017

Matignon la nuit, première sélection du Prix Castel 2024

Nouvelle jeunesse, sélectionné au Prix Médicis en 2017

Nouvelle jeunesse, sélectionné au Prix Décembre en 2017

Nouvelle jeunesse, sélectionné au Prix Jean-Freustié de l'Académie française en 2017.

31 janvier et 1er février,
Livres en fête à Saint-Raphaël

Table ronde le 1er février sur le thème des "fables contemporaines"

10 janvier 2025,
entretien "Une plume à Matignon.... la nuit"
avec la Guilde des Plumes, avec Loïse Lyonnet

7 et 8 décembre 2024,
salon du livre de Boulogne

Conférence
23 novembre 2024,
"Raconter la France d'aujourd'hui,
quel roman national ?" pour Open Politics
avec Aïssata SECK, François-Xavier Demoures & Rachel-Flore Pardo

BIOGRAPHIE

ROMANS

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Et si le passé

那么是否过去并非过去?

Une histoire de l'art chinois

李克曼的中国艺术史

n’était pas le passé ?

avec Simon Leys

Texte : Nicolas Idier
Traduction : Zhang Dongrui
撰文:易杰
翻译:张冬锐

Qu’un des plus grands, sinon le plus grand sinologue européen de langue française ait puisé son nom de plume dans un roman publié en 1922 par Victor Segalen, où le jeu des apparences n’est pas forcément trompeur, nous permet d’aborder une première énigme. Pierre Ryckmans, devenu Simon Leys, s’inscrit aussitôt dans une tradition lettrée, émaillée de noms de plume – ou plutôt, de pinceau. Ces noms d’artiste renseignent incidemment sur la pluralité d’un itinéraire de vie, parfois au détour d’une retraite monastique ou d’une épreuve politique, et sur la richesse des caractères, non sans humour. C’est ainsi que Zhu Ruoji (1642-1707), auquel le jeune étudiant belge consacra sa thèse de doctorat à l’appui d’une traduction savante des Propos sur la peinture 1, affirma sa liberté créative en jouant d’une trentaine de surnoms, du Moine Citrouille- amère au Vénérable aveugle, en passant par Vague de Pierre, Shi Tao. Chaque créateur a ses propres raisons de se choisir un autre nom que son nom de naissance. Dans le cas de Shitao, il s’agissait de survivre à la transition périlleuse entre la dynastie des Ming, à laquelle il était apparenté, et la dynastie mandchoue des Qing. En faisant sien le nom de Leys, Ryckmans proclamait le projet d’une vie : son identité belge avec une pointe d’autodérision, le patronage d’un écrivain – Victor Segalen – qui a donné à l’histoire de l’art classique chinois, notamment de la grande statuaire, ses lettres de noblesse dès le début du XXe siècle, et le chiffre secret d’un savoir conquis dans un monde inaccessible aux autres par l’étude patiente de la langue chinoise et une expérience vécue de l’intérieur. Cette nouvelle identité débordante de liberté ne diminua en rien la valeur académique de l’auteur, et nous n’aurons de cesse de rappeler que la qualité des ouvrages signés « Simon Leys » prend appui sur ce qui en garantit la pertinence : une approche de l’histoire de l’art chinois qui, aujourd’hui encore, frappe par sa contemporanéité.
Serait-ce à voir avec la mise en abîme de deux époques : la fin de l’Empire, au début du XXe siècle, vécue par Victor Segalen, et la Chine des dernières décennies du XXe siècle, dont Simon Leys fut le contemporain ?
René Leÿs, héros du roman éponyme de Victor Segalen, est un jeune professeur de chinois aux accents mythomanes, qui prétend tout connaître de la très secrète Cour
de l’Empereur de Chine (et peut-être en connaissait-il réellement les secrets) qui « agit et raisonne maintenant en Chinois avec les Chinois ». Mieux encore, René Leÿs conceptualise un « aveu d’impénétrabilité » contre l’avènement de ce qu’il nomme le
Royaume du Tiède, dont la pertinence s’applique à toute période d’uniformisation, que ce soit par la communiste ou par le globalisme : « Partons

1
Les propos sur la peinture
du Moine Citrouille-Amère
de Shitao

Traduction et commentaire par Pierre Ryckmans
Paris, PLON, 2007
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石涛《苦瓜和尚画语录》
李克曼 翻译、注释
巴黎,PLON出版社,2007年

CHRONIQUE

Pourtant je m'élève

Maya Angelou

ART

LECTURE

Près de deux siècles avant Baudelaire, le moine-peintre Shitao (1642-1707) invente au fil du pinceau une conception totalement «moderne» du geste de peindre; et, entre deux tableaux, expose celle-ci avec des mots inspirés dans un traité fameux: les Propos sur la peinture du moine Citrouille-Amère

Philippe Sollers

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